Artisan en menuiserie : comment déclarer son chiffre d’affaires

Après avoir travaillé pendant un mois, chaque auto-entrepreneur et artisan doit déclarer son chiffre d’affaires auprès de l’URSSAF, l’organisme de référence en France pour les travailleurs indépendants. Avant de vous plonger dans la paperasse administrative, faisons le point sur le régime fiscal et les formalités administratives associées à votre activité artisanale en menuiserie.

Les avantages de travailler en tant qu’artisan menuisier

Continuer de travailler pour votre patron actuel ou sauter le pas de l’entrepreneuriat ? Voilà une grande question dont se posent de nombreux menuisiers.

Être son propre patron

C’est sans doute l’une des principales raisons qui poussent les auto-entrepreneurs et artisans à travailler à leur compte : vous n’avez plus de patron. En effet, être artisan menuisier, c’est l’avantage de ne pas avoir de contraintes salariales. Aussi vous :

  • Gérez vos chantiers ;
  • Formez votre propre équipe ;
  • Gagnez (le plus souvent) plus d’argent qu’en étant salarié ;
  • Organisez votre planning (congés, jours fériés…) comme bon vous semble.

Avec cette nouvelle casquette de patron, ce sera à vous de transmettre votre savoir aux jeunes générations désireuses d’apprendre le métier.

Une fonction moins fatigante

On le sait, le métier de menuisier est difficile et peut causer d’importants problèmes de santé, notamment au niveau du dos. Travailler par temps froid ou sous les fortes chaleurs aussi est très contraignant. En ayant votre propre entreprise de menuiserie, vous ne serez plus automatiquement sur les chantiers, à condition que vous ayez suffisamment de main-d’œuvre pour pouvoir honorer vos engagements.

Ainsi, tandis que certains y verront l’inconvénient de ne plus faire de menuiserie à proprement parler, d’autres y trouveront l’occasion de travailler dans un bureau, tout en dirigeant leur entreprise de menuiserie.

Sous quel régime exercer son activité d’artisan menuisier ?

Être artisan menuisier c’est donc plus de liberté dans la façon d’exercer votre travail de menuisier, mais c’est aussi un grand nombre de responsabilités. La première tâche lorsque vous lancez votre activité d’artisan est de déterminer le statut adapté à votre activité. Et on peut dire que ce n’est pas le choix qui manque en France !

Les artisans menuisiers, toutefois, trouveront plus d’avantages à s’inscrire en tant que micro-entrepreneur. L’ensemble des démarches (fiscales, légales et administratives) étant simplifié, c’est le statut qui présente le moins de contraintes et qui vous permet une exonération à TVA. En revanche, votre chiffre d’affaires annuel ne pourra pas excéder 72 600 €.

Votre activité décolle fortement et vous avez atteint le seuil maximum du chiffre d’affaires annuel ? Vous devrez alors songer à changer de statut :

  • EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) : fiscalité avantageuse, patrimoine personnel protégé, mais coût de création élevé ;
  • SARL (Société À Responsabilité Limitée) : patrimoine personnel protégé, mais il faut au moins 2 associés pour ce statut ;
  • SA (Société Anonyme) : au moins 7 associés et un capital minimum de 37 000 € réparti en actions ;
  • SAS (Société par Action Simplifiée) : protection du régime fiscal, mais charges sociales élevées.

Avec autant de statuts, il est primordial pour vous d’étudier les avantages et les inconvénients de chaque régime. Vous pourrez ainsi déterminer le meilleur compromis selon vos ambitions et le capital que vous pouvez apporter à la création de l’entreprise.

Artisan menuisier : des obligations administratives et fiscales

Si travailler à son compte présente plus de flexibilité dans la gestion de son emploi du temps, chaque entrepreneur (indépendamment de son statut) à des obligations administratives, légales et fiscales auprès de l’État français.

Déclarer son chiffre d’affaires

Auprès de l’URSSAF, vous avez le choix entre deux déclarations de chiffre d’affaires : mensuellement ou trimestriellement. En tant que micro-entrepreneur, l’artisan menuisier doit renseigner son chiffre d’affaires dans la catégorie «prestation de services». Ensuite, vous payez vos charges fiscales correspondantes.

Selon certains critères, vous pouvez voir une déduction des charges pendant un an avec l’Acre. Pour en bénéficier, faites la demande auprès de l’URSSAF !

Les documents obligatoires

Très réglementée, l’activité artisanale en menuiserie nécessite une justification de diplôme (CAP ou BEP) et au moins 3 ans d’expérience professionnelle pour le menuisier entrepreneur. Aussi, l’artisan menuisier doit posséder une carte d’artisan ambulant s’il veut travailler en dehors de la commune dans laquelle se situe son établissement.

Gérer son activité artisanale en menuiserie requiert également la tenue de documents comptables tels qu’un livre de comptes ou encore un inventaire des stocks une fois par an.

En tant qu’artisan menuisier indépendant, vous devez également être couvert par :

  • Une assurance de Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) : pour couvrir les éventuels dommages causés à un tiers dans l’exercice de votre activité ;
  • Une garantie décennale et biennale : réservée aux menuisiers intervenants sur des chantiers de construction de bâtiments.

Enfin, sachez qu’un expert-comptable n’est pas obligatoire lorsqu’on travaille à son compte, mais vous aidera à mieux gérer la comptabilité de votre entreprise.