L’utilité d’un escalier encloisonné

Un escalier encloisonné est un escalier encadré par des cloisons, d’où son nom. Il est généralement commun d’avoir des escaliers encloisonnés dans les bâtiments publics ou immeubles d’habitation. Ils sont plébiscités et même aujourd’hui obligatoires pour leur aspect sécuritaire. Les particuliers peuvent être amenés à faire ce choix d’escalier mais cela reste rare. Explications.

Les caractéristiques de l’escalier encloisonné

Un escalier encloisonné est un escalier encadré par des parois, formant une protection entre l’escalier et l’extérieur et ce, sur toute la hauteur de l’escalier. On peut éventuellement installer une rampe sur les cloisons pour un appui supplémentaire mais elle n’est pas nécessaire. L’escalier avec sa cage d’escalier, devient une zone tampon entre plusieurs parties d’une maison ou plusieurs étages d’un immeuble.
On peut trouver des escaliers encloisonnés chez des particuliers qui opteront pour ce type d’aménagement pour l’isolation acoustique et même thermique que cela procure. Cependant, c’est le plus souvent dans les établissements recevant du public, immeubles d’habitation ou bureaux que l’on trouve les escaliers encloisonnés avec une porte de séparation entre la cage d’escalier et l’accès aux différents niveaux. Ils sont utilisés contre les risques d’incendie.
Dans le cas d’un escalier encloisonné, la largeur entre les parois est au moins de 1,40 m.

Les normes de sécurité en vigueur

Encloisonner un escalier consiste à isoler l’escalier du reste de l’espace. Aujourd’hui, le code de la construction rend obligatoire l’installation d’un escalier encloisonné pour les nouveaux immeubles. Associé à des portes palières, cela permet de respecter certaines normes de sécurité notamment en matière de sécurité incendie. Les dispositions générales de l’article 3 de l’arrêté du 31 janvier 1986 précisent que « Les escaliers des bâtiments d’habitation collectifs de trois étages sur rez-de-chaussée dont le plancher bas du logement le plus haut est à plus de huit mètres du sol doivent être encloisonnés”.
Les bâtiments anciens ne comportant pas d’escalier encloisonné devront faire l’objet d’une mise en conformité par l’installation de portes coupe-feu. En effet, il est difficile d’encloisonner un escalier existant.

Les règles de sécurité concernant les risques d’incendie

La cage d’escalier devra être continue et amenée à une évacuation vers l’extérieur. La règlementation incendie édictée dans l’article CO 53 – 29 mai 2015 pour la construction des escaliers reprend sur les éléments suivants :

  • La réaction au feu des éléments de construction. Les murs, plafonds et sols doivent notamment avoir un revêtement destiné à limiter le développement du feu. Pour les escaliers, ce revêtement doit être de type M1 ou A1. Cette classification indique les normes françaises et européennes du degré de combustion.
    M0 ou A0 : incombustible à M4 ou A4 : très combustible
  • La résistance au feu (stabilité au feu) de la structure est le temps en heure avant effondrement. Les parois devront avoir un degré coupe-feu égal au degré de stabilité au feu de la structure du bâtiment.
  • Le système d’évacuation doit être conçu pour permettre une évacuation rapide vers l’extérieur grâce à des escaliers bien répartis. Il s’agit de respecter une distance maximale que l’individu devra parcourir pour atteindre un escalier et une cage d’escalier protégée.
  • Le désenfumage se fait par balayage naturel grâce à des trappes de désenfumage dans les cages d’escalier permettant d’évacuer les fumées et les gaz. Ces dernières ont naturellement tendance à circuler vers le haut. La cage d’escalier devra donc comporter une trappe en hauteur, d’au moins 1 m2, pour permettre l’évacuation des fumées. Cette ouverture ne pourra être ouverte que par les services de secours.
  • La compartimentation des espaces a pour but de limiter les espaces susceptibles d’être atteints par l’incendie. L’escalier ne doit comporter qu’un seul accès à chaque niveau.
    Il faudra en outre que des portes coupe-feu soient installées.

Combien coûte un escalier encloisonné

Pour les particuliers, il est possible d’encloisonner son escalier soi-même en se procurant les matériaux pour cloisons dans les commerces spécialisés. Des plaques de plâtre tournent autour de 35€ le m² à ajouter au prix de l’escalier.
Pour les immeubles, l’installation et le prix d’un escalier encloisonné seront inclues dans les plans de construction et les budgets. Dans le cas où le bâtiment est ancien et les escaliers existants ne seraient pas encloisonnées ou « encloisonnables », il faudra installer des portes palières à chaque étage. Ces portes coûtent entre 150 € et 1 500 €, le prix dépendant de la résistance au feu de cette dernière.
Ce type de travaux, à réaliser dans les parties communes, sera en général effectué par le syndic de copropriété et voté lors d’une assemblée générale.